Project Description
SONNY TROUPÉ
On avait découvert Sonny Troupé avec Voyages et Rêves, un premier album plein de promesses. Plus qu’une simple carte de visite, il s’agissait d’une carte d’embarquement vers un univers aux frontières des nombreux styles qui composent la personnalité du batteur guadeloupéen. Le Gwoka, ce tambour qui demeure son ancrage, cette musique dans laquelle le fils du saxophoniste Georges Troupé a tout appris. Le jazz, dont il a été tout autant sevré depuis tout jeune, les maîtres des baguettes Max Roach et Art Blakey, et tous ceux avec qui il a échangé, de Kenny Garrett à Lisa Simone. Mais aussi les musiques qu’il a rencontrées depuis qu’il s’est arrimé à Paris, au tournant des années 2.0 : le funk et le rhythm’n’blues, ou encore le métal et les musiques d’Afrique de l’Ouest, sans oublier la diaspora antillaise. Tous ceux-là résonnaient dans ce premier album, un trip parsemé de samples et citations, qui interrogeait en creux son identité créole.
C’est encore de cela dont il s’agit avec ce disque, au titre programmatique : Reflets Denses. « Un reflet si dense qu’il en devient une autre réalité avec alors des ressemblances dues à ce réel et des différences dues au fait que c’est une autre entité. » Telle est l’idée que Sonny Troupé décide de développer après Luminescence en duo avec Grégory Privat sorti en 2015.
Ressemblance et différence, telle est la dualité induite dans la personnalité de Sonny Troupé. Ni ceci, ni cela, mais quelqu’un de plus complexe, de moins clairement basique. Il faut savoir entendre entre les lignes pour bien comprendre l’intégrité de son message. Un thème dans une veine plutôt classique peut prendre des atours électroniques, un air de facture plus post-moderne peut aussi bien être le sujet d’un retraitement jazz. A chaque fois, la matière première est l’objet d’une réinterprétation, créant une diffraction d’un même sujet, vue en double, au prisme du reflet dense.